dimanche 30 septembre 2012

Le circuit des tanneurs : une formule gagnante

À l'occasion des Journées de la culture 2012, le samedi 29 septembre, douze artistes de l'îlot des tanneurs ont ouvert leur porte à la cinquantaine de visiteurs venus suivre les guides de Verdir et Divertir sur Le circuit des tanneurs. Inspirée par le succès récent d'un parcours commenté à caractère historique, la formule de la visite guidée s'est avérée judicieuse pour favoriser l'interaction entre les visiteurs et les artistes. Ces derniers ont ainsi accueilli cinq groupes auxquels ils ont présenté leur travail, leur démarche, et parfois aussi les secrets de leur résidence ou atelier dans l'îlot des tanneurs. Des passants curieux se sont parfois joints aux groupes le temps de quelques arrêts... Au point de départ de la visite, à l'Encadreure des artistes, ont pouvait également profiter de l'exposition de Truong Chanh Trung, qui occupe un atelier près de l'îlot des tanneurs.

Verdir et Divertir se réjouit du taux de participation à l'activité ainsi que des premiers commentaires fort positifs reçus d'artistes et de visiteurs. Le comité remercie chaleureusement Laurence Douillard de l'Encadreure des artistes ainsi que tous les artistes participants :

Karine Rodrigue est artisan joaillière de la ville de Québec installée dans un loft-atelier aux Artistes de la Manufacture, copropriété artistique. Sa dernière collection de bijoux résulte de la combinaison de ses trois techniques favorites : l’embossage à la presse hydraulique, la texture au laminoir et le Keum-Boo, une méthode ancienne qui utilise les caractéristiques essentielles des métaux précieux purs pour les lier ensemble par un échange d’atomes sur leurs interfaces. Karine a mis au point des procédés inédits permettant une utilisation plus versatile et surtout plus graphique du Keum-Boo.

Karine Rodrigue dédaigne les pierres précieuses, trouvant les diamants et leurs facettes terriblement ennuyeuses!  Ce sont les métaux précieux, leurs beautés et leurs propriétés intrinsèques qui l’épatent et l’inspirent.  Elle veut atteindre une approche formelle plus naturelle, moins formaté que ce que l’on trouve partout, en écoutant ce que le métal à dire au lieu de le contraindre tout à fait. Sa créativité se nourrit de la poursuite d’un certain vertige, d’une convoitise entêtante, la hâte de voir ce que sera la prochaine pièce. Elle veut en faire des jouets tactiles que l’on prend plaisir à manipuler, des objets familiers qui deviennent intimes, car ils vous collent à la peau et honorent la belle personne que vous êtes en vous offrant un point d’ancrage pour la force et la joie que voudrez y placer. 
  • On trouve des bijoux de Karine Rodrigue à la Coop Vert Tuyau à Québec.                                                                        
Aline Martineau  a étudié à l'École des arts visuels de l'Université Laval. Plusieurs années de pratique artistique ont permis à son travail d'évoluer de la gravure à la sculpture et, plus récemment, au film d'animation. Depuis 1985 elle présente des expositions collectives et individuelles, offrant au regard de petites histoires réalisées avec des matériaux simples et usuels. Ses oeuvres se retrouvent dans des collections publiques dont : la Collection Prêts d'oeuvres d'art du Musée national des Beaux-arts, la Banque d'oeuvres d'art du Canada, la collection Loto-Québec. Elle a réalisé plusieurs oeuvres dans le cadre du programme d'intégration des arts à l'architecture du gouvernement du Québec et publié deux livres pour enfant aux éditions Les Heures Bleues.

Aline Martineau aime ce qui est petit, négligeable, anodin; la poussière, les objets et les anecdotes, ces petits faits curieux dont le récit peut éclairer le dessous des choses. Elle célèbre le banal, le dérisoire. En jouant avec les notions de proximité, d'éloignement, de dimension, de proportion, elle sème le doute, percevant un poids et une profondeur insoupçonnée au delà de la légèreté des apparences. Sa démarche est intuitive, fortement liée au plaisir procuré par la manipulation et la transformation de la matière.  Patiemment, elle exécute et additionne les gestes de la création. Elle travaille avec des matériaux pauvres, le papier et le carton ondulé, par exemple. Elle les utilise seuls ou en association avec des objets usuels de métal, de bois, de verre, ou encore avec des matières lourdes et inertes tel le béton. Depuis quelques temps, elle explore le médium du cinéma d'animation. Image par image, elle crée des petits films, des œuvres de lumière et de mouvement qu’elle intègre à son travail. 

Lucien Duhamel commence sa carrière de photographe en 1961, influencé par son frère Georges, artiste dont il subtilise la caméra. Ses voyages en Europe influencent sa pratique. De 1972 à 1983, installé en Colombie-Britannique, il se consacre à la photographie, qu’il enseigne aussi. Il participe à plusieurs expositions individuelles et collectives à Vancouver, Victoria et Montréal, et obtient des bourses professionnelles. Plusieurs de ses œuvres sont acquises par la British Columbia Collection of Arts. Depuis son retour à Québec, il expose périodiquement dans les galeries de la région.

La photographie est un besoin d’exprimer un état d’âme et de partager des expressions, des paysages et des formes. La démarche de Lucien Duhamel est simple, être humain, être lui-même et vivre le moment présent avec sa caméra.

Gabriel  Lalonde est poète et artiste en arts visuels. Nomade dans l'âme, il présente depuis plus de 25 ans ses images et ses mots à travers le monde. Il a publié aux éditions Le Loup de Gouttière de la poésie, des nouvelles et des contes jeunesse. Il a participé à plus de 200 expositions, lectures, manifestations et événements culturels. Ses œuvres ont été exposées dans plusieurs villes dont Londres, New-York, Paris, Genève Nice, Berlin, Montreux, Dubai, Atlanta, Bruxelles, Namur, Chicago, Quimperlé, LeMans, The Hague,Toronto, Montréal et Québec.

Gabriel Lalonde explore tour à tour et ensemble les langages poétiques et plastiques. Il retranscrit plastiquement dans son travail la parole écrite et peinte. Il peint et sculpte en explorant toutes les matières. Par ses œuvres, il crée des traces. De nos paroles. De nos silences. De nos présences. 

Francine Vernac est une artiste pluridisciplinaire. Peintre, elle a étudié le dessin, la peinture, les techniques de gravure et la calligraphie orientale. Depuis plus de vingt ans, Francine Vernac expose au Canada, en Belgique, en Angleterre, en France, en Allemagne, au Mexique, en Tunisie et aux États-Unis. Elle participe régulièrement à des foires d’arts visuels à travers le monde. Ses œuvres ont illustré de nombreux livres et font partie de plusieurs collections privées et publiques. En 2007, elle a reçu le Prix de l’Institut Canadien de Québec, décerné lors de la soirée des Prix d’excellence des arts et de la culture. Ce prix récompense l’ensemble de sa carrière artistique.

Francine Vernac explore un thème aux nombreuses circonvolutions : la résonance. Prise dans son acception large, la résonance, celle des cycles multiples, celle des individus entre eux, celle des matériaux choisis, génère du sens. Son exploration conduit à des découvertes et des développements imprévus. Ainsi, l’oeuvre ne répondant pas tout à fait aux attentes de l’artiste n’est pas détruite, mais sert à amorcer une nouvelle rencontre,un nouveau travail, dans une grande boucle de naissances et de renaissances. Francine Vernac privilégie le métissage des approches et les techniques mixtes. Elle fait subir plusieurs transformations à diverses variétés de papiers dont elle réalise une oeuvre ou qu’elle colle sur toile. Elle utilise des encres d’imprimerie, de l’acrylique en plus d’introduire fibres et matériaux naturels ou recyclés. Intégrant librement dans ses pièces calligraphie, gravure et/ou peinture, elle détourne certaines des pratiques de l’estampe et de l’empreinte.

Étienne Bernier a fondé en 2011 la nouvelle branche architecture de Hatem+D, à Québec. Diplômé de la maîtrise et du baccalauréat international (Italie) en architecture à l’Université Laval, il est chargé de cours à l’École d’architecture de l’Université Laval. Il a précédemment travaillé chez Corriveau-Girard (Nunavik), G4 architecture (Québec), N+B architectes (France) et Brearley Architects and Urbanists (Shanghai). Il a aussi participé à différents projets de recherche tels que la Maison Modulaire Contemporaine ou le Mur Habitable, à l’Université Laval. Étienne figure au tableau d’honneur de l’Institut royal d’architecture du Canada.

Marianne Charbonneau travaille chez ABCP architecture, à Québec, et a précédemment travaillé chez Regis Côté et associés ainsi que pour N+B architectes (France). Elle est diplômée de la maîtrise et du baccalauréat international (France) enarchitecture à l’Université Laval. Marianne participe couramment aux critiques d’atelier de l’École d’architecture de l’Université Laval et a assisté de nombreux professeurs dans leurs cours respectifs. Marianne a de plus remporté le Students Awards of Excellence de la revue Canadian Architect, en plus d’être inscrite au tableau d’honneur de l’IRAC.

Étienne Bernier et Marianne Charbonneau font aussi partie du collectif Plux.5 , formé de cinq diplômés de l’École d’architecture de l’Université Laval qui s’unissent de manière variable, cherchant à diluer la limite entre le paysage, l’urbain, l’art, le média et l’architecture. Ils poursuivent des projets d’intervention urbaine et d’installation tels que Tisse Métis Égal inauguré le 12 juillet dernier à Place de la Dauversière à Montréal dans le cadre de Métis-sur-Montréal 2012.

Patrick Rodrigue est un artiste reconnu dont on retrouve aujourd’hui les œuvres dans de nombreuses collections privées au Canada, aux États-Unis et jusqu’en Europe. Il est représenté en galeries au Québec depuis 1994. Né en 1964, il détient un baccalauréat en communication graphique de l'Université Laval (1988), ainsi qu'un diplôme en dessin et peinture de l’Ontario College of Arts de Toronto (1992). Dans le cadre de cette deuxième formation, il compléta une année d'études indépendantes en dessin à Florence, en Italie (1992). Ce séjour d'un an à l'étranger a été possible grâce à l'obtention d'une bourse de la Fondation Elizabeth Greenshields (1991).

Observateur perspicace du milieu qui l’entoure, Patrick Rodrigue est stimulé quotidiennement par l’architecture du centre-ville et par la vie qui anime ses rues. Son inspiration lui vient des places publiques, des toits des vieux quartiers, des lucarnes, des arrière-cours, des arbres et des boîtes à fleurs, en plus de l’omniprésence des citadins. Les paysages urbains de Patrick Rodrigue sont caractérisés par le dynamisme de leur composition, dans lesquelles les notions d’espace et de profondeur sont toujours très présentes. Les points de vue sont originaux, le dessin est affirmé et les perspectives sont justes. Le raffinement et la luminosité de leurs couleurs sont particulièrement appréciés.

Frédéric Caron, artiste sculpteur reconnu pour son travail du métal essentiellement, est détenteur d'un baccalauréat en arts visuels de l'Université Laval et d'une spécialisation technique en soudure. Il a participé à la Manif d'art 2.  Son oeuvre « Le Calipige » a été retenue par le programme d'intégration des arts à l'architecture et orne les berges de la Rivière Saint-Charles dans la Basse-Ville de Québec depuis 2008. « Involution Rapsodie », oeuvre temporaire in situ, a été présentée en 2007 à la Galerie i majuscule au pavillon La Fabrique de l'Université Laval en 2007.  Il a participé récemment à l'encan bénéfice GREFFONS de la Galerie d'art du Parc de Trois-Rivières, regroupant plus de 190 artistes. Il travaille surtout la technique d'assemblage où l'écrou est omniprésent comme matière première dans sa pratique sculpturale et s'intéresse depuis quelques années à l'expérience photographique comme créatrice d'œuvre à part entière. 

Depuis près de 15 ans, Frédéric Caron développe une facture visuelle et esthétique avec des assemblages d’écrous d’acier. Il aime le monde de l’objet, prendre un sujet populaire comme les adeptes du Pop Art l’ont fait, le décontextualiser et lui donner une saveur actuelle et personnelle. Sa recherche des rapports de proportions lui a tôt permis de comprendre que la grosseur de l’écrou utilisé rapproche ou éloigne l’humain de l’objet réalisé; avec la grosseur « idéale », il arrive à façonner des détails d’assemblage tels des plis de tissus, des détails anatomiques, des vêtements. La dualité du travail de l’acier lui permet d’assembler des pièces dans un esprit de fragilité et de durabilité. Le métal est froid et solide, mais il est aussi beaucoup plus malléable et moins périssable que le bois par exemple.  Par des structures inspirées d’ornementations et de motifs, tel un tricot métallique, il recrée des pièces d’inspirations utilitaires, populaires, emblématiques, leur conférant ainsi une deuxième vie, voire l’éternité ! 

Jacques Samson est détenteur d’un baccalauréat en arts plastiques de l’Université Laval de Québec. Il a suivi plusieurs formations pour perfectionner diverses techniques de sculpture ici et à l’étranger. On a pu voir son travail dans des expositions individuelles à Québec ainsi que dans plusieurs manifestations collectives. Tout en poursuivant sa carrière artistique, Jacques Samson est présentement chargé d’enseignement et technicien responsable de l’atelier de métal à l’Université Laval de Québec.

Jacques Samson est sensible aux qualités et aux propriétés des matériaux qu’il utilise. Celles-ci vont même déterminer l’aspect final de ses œuvres. S’il emploie le bois, il va le mouiller, le courber ou le tordre pour obtenir la forme désirée. S’il utilise la bourrure synthétique, il va la recouvrir de fibres de coton crochetées pour en faire ce qu’il nomme ses sculptures toutous, ajoutant ainsi pour le spectateur l’expérience tactile à l’expérience visuelle.

Jérôme Morissette a fait des études en Biochimie (1968-1970) puis en Arts (1971-1973). Restaurateur d’œuvres d’art depuis 1974, il a été responsable de l’atelier de restauration des métaux du Centre de Conservation du Québec de 1979 à 2010. Il est l’auteur de plusieurs articles et d’ouvrages portant sur la conservation des métaux. Lauréat au Concours d’œuvres d’art de la Ville de Québec en 2004, il expose régulièrement de ses sculptures depuis 1995.

La carrière de restaurateur de Jérôme Morissette, tout en étant connexe et parallèle aux arts, l’a amené à mettre en veilleuse sa propre création artistique. Ce n’est que depuis quelques années qu’il a repris sa production en l’axant résolument vers la sculpture. Ses réalisations se veulent anecdotiques, lyriques et oniriques… parfois déclenchées par la trouvaille d’objets abandonnés ou de matériaux bruts.

Johanne Piché a commencé à étudier la céramique au Moulin des arts à Saint-Étienne-de-Lauzon puis au Centre de céramique Bonsecours à Montréal de 1980 à 1982. Depuis une trentaine d’années, elle expose en solo ou dans des cadres collectifs, enseigne la céramique et travaille dans le milieu des métiers d’art tout en poursuivant et en perfectionnant sa pratique.

En continuité avec l’influence que la nature a toujours eu dans ses productions, Johanne Piché mène une démarche autonome et pratique portant sur la technique du décor Mocha Tea dont les effets réfèrent eux aussi à la nature. Peu à peu, sa production tend à s’orienter vers des objets du quotidien avec des décors empruntés au monde minéral, notamment les dendrites. Avec cette approche, elle est en dualité avec les contrastes entre textures et zones épurées. Cette opposition est accentuée par l’usage des mats et des brillants et du noir et du blanc, le tout sur un support de plaques souples au formes tantôt arrondies tantôt aux arêtes vives.
  • On trouve des céramiques de Johanne Piché à la Coop Vert Tuyau à Québec.     

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